LES PHARES DISPARUS | Le phare de l'Île-aux-Oeufs
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 « Je m'inquiète de voir disparaitre

 les  fruits de deux cents ans de vie marine.

  On oublie que le Québec a été un pays de marins, ce dont les phares témoignent. 

Des centaines d'années d'histoire, 

d'architecture, d'ingénierie, 

de lanternes et de miroirs,

 ce n'est pas rien. »​​

« Grands mercis et bravo à ceux qui nous proposent d'en remarquer l'élégance, la beauté et l'intérêt.

Saisissons donc l'occasion, comme pour notre langue en danger,  d'affirmer que nous sommes cette histoire, que le fleuve est lui aussi notre terre. »

 

Joël Le Bigot, Préface du livre, Les sentinelles du Saint-Laurent. 

Sur la Route des phares du Québec, de Patrice Halley

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Au cours du 20e siècle, le Québec a perdu une très grande partie de son patrimoine maritime, dont notamment les premiers phares en bois et les maisons-phare abritant les gardiens de phare et leur famille.  Ces sentinelles du fleuve, que nous révèle aujourd’hui les rares photos anciennes conservées, ont été peu à peu remplacé à partir de 1915 et de façon plus systématique durant les années 1950, par des phares en béton armé suivant un plan-modèle de forme octogonale .


En effet, au tout début du 20 siècle, le ministère des Transports du Gouvernement du Canada a mis de l’avant une vaste programme d’amélioration des aides à la navigation sur le fleuve.  Au cours de cette opération, de nombreux phares en bois ont été remplacés par des phares en béton, selon un plan standardisé préconisé à l’époque par le ministère.  Il s’agit d’une tour en béton armé de forme octogonale dont la hauteur peut varier selon les particularités et les besoins du site.  Le nouveau phare conserve les couleurs traditionnelles des phares de cette époque, soit le blanc pour la tour et le rouge pour la lanterne. Tous ces nouveaux phares seront graduellement été automatisés par la suite.

 
À partir de 1950, c’est ce même modèle de phare qui est construit pour remplacer les anciens phares en bois et les maisons de gardien de phare tout le long de la Côte-Nord: Île-aux-Perroquets (1951), Île du Corossol (1953), Île du Grand Caoui (1955), Île au petit marteau (1954-55) et Île-aux-Oeufs (1955).  L’origine de cette transformation majeure de notre patrimoine maritime remonte au tout début du 20e siècle, alors que William Patrick Anderson, premier commissaire de la Commission des phares du Canada, est persuadé que le béton armé représente le meilleur choix et une solution durable pour la construction des futurs phares canadiens.

 

En 1905, il embauche l’ingénieur français Henri de Miffonis et la Commission entreprend alors, entre 1906 et 1914, la construction de plus de 25 phares en béton au Canada, dont l’élégante structure en béton armé suivant les plans d’Henri de Miffonis du phare de Peggy’s Cove en Nouvelle-Écosse (1914), certainement un des phares le plus photographiés au monde.


Au Québec, durant la première moitié du 20 siècle, plusieurs phares en bois ont été remplacé par des phares en béton armé en Gaspésie notamment, le phare de Pointe-Métis (1909), le plus vieux phare en béton au Canada avec le phare en béton armé à arcs-boutants de Pointe-au-Père (1909) à Rimouski, le phare de Percé (1915), le phare Port-Daniel-Ouest (1919), le phare de Cap d’espoir (1939) et celui de Cap Gaspé (1950).  

LES PHARES EN BÉTON CONSTRUITS AU PAYS AU 20e SIÈCLE

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