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« Les premiers phares, au Québec,

 furent érigés au début du XIXe siècle.

En trois ans, on construisit 

dix phares majeurs, 

la plupart en maçonnerie.

D'une hauteur de plus de 85 pieds,

 ils avaient une prestance particulière.  
 

Avant 1867, il n'y avait encore
que 18 phares et un

bateau-phare entre Québec
et le détroit de Belle-Isle. »


Pomerleau, Jeanne,

Gens de métiers et d'aventures, 

«Le gardien de phare».

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Phare de l'Île-aux-oeufs 1920-1930 --Coll_edited.jpg

« Les tours de pierre ont probablement été

les pires résidences qu'aient connues

les gardiens de phare au XIXe siècle.  

Toutefois, plusieurs plaintes de gardiens

dotés d'une maison seule ou encore logeant

dans un corps de logis annexé au phare de bois démontrent que leur logement n'était

guère plus confortable que celui offert

dans les tours de pierre.

Certes, les gardiens de phare ont connu

des conditions d'hébergement beaucoup

plus confortables au XXe siècle. »
Normand Lafrenière,

Gardien de phare dans le Saint-Laurent:

un métier disparu, pp. 60-61
 

Le premier phare en bois

 

Vers 1870, un pêcheur informe le département de la Marine et des Pêcheries « qu’entre Baie-Trinité et Sept-Îles, la navigation le long de la côte nord est très dangereuse, surtout avec un vent d’est ou sud-ouest, et recommande qu’un phare et un canon à brume soient installés sur l’Île-aux-Oeufs pour permettre aux navires de s’approcher de la côte sans danger. »  Située à près de 2 km du rivage, l'Île-aux-Oeufs occupe une position stratégique pour la navigation, car l'endroit assure une visibilité maximale de la lumière du phare dans cette portion dangereuse de la Côte-Nord.


« Dans ces années, la navigation s'intensifie et le nombre de bateaux de pêche est bien supérieur à celui d'aujourd'hui. Les îles et les rochers dans ce secteur du fleuve sont dangereux pour la navigation. Elles constituent pour beaucoup de navigateurs de cette époque, sans radar ni sondeur, des écueils avancés dans la mer, à peine perceptibles de nuit et encore plus à craindre en temps de brouillard. » Mary Collin-Kavanagh, Femme de gardien de phare, p. 67

Avant la construction d’un phare de l'Île-aux-Oeufs, il semble que personne n'avait résidé en cet endroit. Le département de la Marine et des Pêcheries débute la construction du phare durant l’été 1871. Le phare comprend une tour en bois de forme octogonale adossée à la maison du gardien. La tour mesure 35 pieds de la base jusqu’au sommet de la lanterne.  Construit sur les plus hauts rochers de l’extrémité sud de l’île, le phare projète une lumière à 70 pieds au-dessus du niveau de la mer, qui est visible à une distance de 15 miles. Les travaux de construction du phare et de la maison du gardien sont complétés par l’entrepreneur J. B. Spence le 30 juin 1872 au coût de 3 830$. « Le phare de l'île-aux-Oeufs, qui date de 1871, avons-nous dit, est une construction en bois de forme octogone. Ses feux sont visibles à une distance de quinze milles; ils brillent à une hauteur de trente-sept pieds au-dessus du rocher et d'environ soixante-dix pieds au-dessus du niveau de la marée haute. » Damase Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles.

En 1873, le département de la Marine et des Pêcheries est informé que le phare présente des problèmes d’instabilité lors de forts vents et que des cables en métal doivent être installés pour stabiliser la tour. Toutefois, la situation ne s’améliore pas, si bien qu’au printemps 1877, la tour est déclarée «non sécuritaire» car son instabilité provoque l’arrêt du mécanisme de rotation de la lumière du phare. Pour régler ces problèmes menaçant pour la sécurité de la navigation dans ce secteur, l’ingénieur du Département William Barbour propose qu’une tour soit construite en urgence à Québec, puis envoyée par bateau sur le « Druid » à l’automne de la même année. Réalisée au coût total de 2428$, la nouvelle tour de première classe en bois, solide et robuste, d’une hauteur de 50 pieds de la base au sommet de la lanterne est installée à l’automne 1877 sur les fondations exitantes adjacentes à la maison du gardien.

Peinte en blanc, la tour du phare comporte sur sa face sud une seule bande verticale rouge pour la reconnaissance de jour. La tour est couronnée d’une lanterne en fer et en verre de forme octogonale, d'une hauteur de 8 pieds et d’un diamètre 10 pieds, comportant une balustrade en bois à sa périphérie. Le phare de l’Île-aux-Oeufs, en opération du 1 avril à la fin novembre environ, n'était pas pourvu d'un appareil pour avertir les navigateurs du danger, comme une corne de brume ou un canon. « Le phare, qui est situé à 200 pieds à l'extrémité sud de l'île, est allumé du premier avril au dix novembre.  La tour est peinte en blanc avec une bande verticale rouge. En temps de brouillard, lorsque
 la lumière ne peut être aperçue, les navigateurs font comme ils peuvent car le phare n'est pas pourvu d'aucun appareil pur les avertir du danger. » Damase Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


« Chaque année, du premier avril au vingt décembre, le phare de l'Île-aux-Oeufs doit être allumé. Du côté de la mer, il offre une lumière blanche, tournante, visible à quinze milles, et qui donne un éclat chaque minute et demie. » Faucher de Saint-Maurice, À tribord et à babord. « Ils brillaient à une hauteur de plus 21 mètres au-dessus du niveau de la marée haute. Ces feux étaient à éclairs blancs et il y avait deux éclairs à toutes les vingt-quatre secondes. L'appareil luminaire était constitué par deux réflecteurs plaqués en argent et de lampes à pétrole avec manchon à vapeur. Un mécanisme d'horlogerie avec poids faisait tourner les réflecteurs autour du manchon. Le phare est tournant. Le système d'allumage n'était pas très compliqué: quatre lampes à pétrole et une dispositif très simple agonisait en même temps que les réflecteurs. La lumière à pétrole fut changée en lumière à gaz en 1918. » Damase Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles.

 

Le second phare en béton

Le premier phare en bois de l'Île-aux-Oeufs va assurer l'aide à la navigation dans ce secteur dangereux de la Côte-Nord jusqu'au milieu des années 1950.  En 1955, le ministère des Transports fait construire à proximité de l'emplacement du premier phare, un nouveau phare en béton selon le plan-type développé par le gouvernement.  Construit par Arthur Lafontaine et Ovide Fortin, le nouveau phare, une tour de forme octogonale en béton d’une hauteur de 14 mètres, peinte entièrement en blanc, avec une lanterne de couleur rouge, existe encore sur l'Île-aux-Oeufs aujourd'hui. Ce nouveau phare en béton fait partie d’un vaste programme d’amélioration et de standardisation des aides à la navigation mis en place par le gouvernement dans l'ensemble du Canada. Ce modèle de phare en béton, développé par le ministère, sera utilisé pour le remplacement de plusieurs autres phares de la Côte-Nord du fleuve et du golfe Saint-Laurent, dont entre autres le phare de l’Île du Grand Caoui, l’Île du Corossol, l’Île-aux-Perroquets et l’île du petit marteau. Quant au premier phare en bois et à la maison du gardien de phare, ils ont été malheureusement démolies au début des années 1970. Lighthouse Friends.com et Rapports annuels du département de la Marine et des Pêcheries. 

La maison-phare 

 

À partir du début du XIXe siècle, explique Normand Lafrenière dans son livre, Gardien de phare dans le Saint-Laurent: un métier disparu, les premiers phares construits pour l'aide à la navigation dans le Saint-Laurent, sont des tours de phare en pierre comprenant des pièces aménagées pour le logement du gardien et de sa famille, comme le phare de Pointe-des-Monts construit en 1830. « Au Québec, au moins six de ces tours de pierre ont servi de logements aux gardiens et à leurs familles. Ceux-ci se plaignaient fréquemment des infiltrations d'eau, de la fumée, du froid intense et de l'humidité dont ils avaient à souffrir à l'intérieur de ces tours.» Au phare de Pointe-des-Monts, «six gardiens et leur famille ont dû supporter l'inconfort de la tour du phare... avant que le Ministère de la Marine et des pêcheries ne leur construise une maison convenable en 1912.» À partir de 1870, le ministère de la Marine met de l'avant une nouvelle génération de phare comportant une véritable maison en bois, une unité d'habitation distincte rattachée à la tour du phare, pour loger le gardien de phare et sa famille. Ainsi, une période de construction de "maison-phare" débute le long du fleuve et du golfe Saint-Laurent caractérisée par une véritable résidence pour le gardien et sa famille, laquelle est rattachée à une tour en bois surmontée d’une lanterne. Au milieu du 20e siècle, lorsque le gouvernement entreprend la construction des phares en béton, la maison du gardien sera entièrement détachée de la tour du phare. 

La maison-phare de l'Île-aux-Oeufs, construite en 1871, comprend une maison de gardien construite entièrement en bois, laquelle est rattachée à la tour en bois du phare surmontée d'une lanterne. L’expression "maison-phare" est utilisée par Mary Collin-Kavanagh dans son ouvrage Femme de gardien de phare pour décrire le phare et la maison de gardien construite sur l'Île aux Perroquets en 1888 près du village de Longue Pointe (Mingan). La maison-phare se compose généralement d’un corps de logis principal contenant la cuisine et les pièces de séjour, qui est annexé à la tour du phare et donne ainsi accès aux escaliers de la tour menant à la lanterne et au mécanisme de la lumière du phare. À l'Île-aux-Oeufs, la maison-phare comprend également une cuisine d’été au niveau du rez-de-chaussée, servant d'entrée principale à la maison du gardien. Il est fort probable qu’à l’origine, la maison-phare ne comportait pas de cuisine d'été et que celle-ci aurait été ajouté à la maison-phare initiale à une période ultérieure.

 

« La maison construite en 1871 n'était pas très grande; seulement quatre pièces étaient aménagées au rez-de-chaussée: une pièce, assez grande, qui servait de cuisine et de salle à manger, un petit salon et deux chambres à coucher. Notre père a converti une de ces deux chambres "en office" où il avait installé des radios-téléphones et autres objets utiles à son travail. La cuisson et le chauffage se faisaient avec un poêle à bois.  Un grand escalier, avec une porte à son pied, donnait  accès à l'étage...»

 

Lors de la construction de la (nouvelle) tour, une grande rallonge a été rajoutée du côté opposé à celui de la tour. C'était une très grande pièce qui, à notre époque, servait de cuisine, de salle à diner et de salle de séjour. Dans cette pièce, un autre poêle à bois était utiliser pour la cuisson et le chauffage de la maison... À l'étage, il y avait deux chambres à coucher.  La plus grande était celle des parents et dans l'autre dormaient les enfants les plus jeunes. Un escalier reliait la grande cuisine à ces chambres. Une fois rendu à l'étage on pouvait, par un tout petit escalier, accéder à la partie supérieure de l'ancienne maison... Il n'y avait qu'une seule chambre à coucher normale. Une autre pièce était la "chambre noire":  elle était sans fenêtre... elle servait d'entrepôt pour le matériel de couture de notre mère. Face à cette chambre noire, un lit avait été installé sous les combles qui donnait sur le corridor. Dans un autre coin ou plutôt "racoin", encore sous les combles, un lit simple permettait à un des enfants les plus vieux de dormir. » Laval Chouinard, L'Île et ses enfants, p. 32-33

Mary Collin-Kavanagh dans son livre Femme de gardien de phare mentionne que « la maison-phare était construite entièrement en bois et ne comportait pas d'isolation... c'est la vieille maison attenante au phare bâti en 1888. Elle est solide comme du roc, même exposée au grand vent du large. Mais ce grand vent du large trouve tout de même le moyen de s'infiltrer par les fentes des planches... »
 

La maison du gardien pouvait certainement s'avérer froide en hiver sans le support d'un système de chauffage. Chacune des deux parties de la maison (cuisine d'hiver et cuisine d'été) étaient munies d'un système de chauffage: poêle à bois pour le chauffage au bois et aussi un poêle pour le chauffage au charbon mou. Les deux cheminées sont visibles sur les murs des deux parties de la maison-phare. Enfin, pour ce qui est des toilettes, appelé "closet", elles étaient localisées dans un petit bâtiment situé à l'extérieur de la maison-phare. Au phare de l'Île-aux-Oeufs, on remarque des annexes installées en appentis sur les façades de la maison du gardien. Ces annexes devaient servir certainement de vestibule d'entrée à la maison-phare, alors que celles situées à l'arrière de la maison devaient être utilisées comme rangements, toilettes ou salle de bain pour le famille du gardien.​

La maison-phare de l’Île-aux-Oeufs servait de bureau de poste et elle était aussi équipée d’un poste de télégraphie sans fil (TSF) afin de garder un contact entre les phares, les navires et aussi le Ministère. Mon père me disait que sa grand-mère, Élise Fraser Chouinard, s'occupait du télégraphe sans fils du phare.  Il disait qu'elle était «sansfiliste». Plusieurs moyens de communications existaient avec la côte ou avec les bateaux naviguant dans les parages de l'Île.

« C'était la fin des années quarante, début des années cinquante; la vie sur l'île avait un cachet bien particulier: nous nous éclairions à la lampe à l'huile, nous nous chauffions au bois et accumulions l'eau de pluie dans d'immenses réservoirs pour le boire et le manger puisqu'on n'y trouve pas de source d'eau. Un bateau y arrêtait presque tous les jours, le Jean Brillant ou le Matane qui desservaient les villages entre Baie-Comeau et Sept-Îles, la route n'étant pas encore construite sur la Côte-Nord. Nous recevions le courrier régulièrement (un bureau de poste s'y trouvait) et, parfois, quelques voyageurs, parents ou amis. De temps à autres, mon père se rendait, en chaloupe, au village de Pointe-aux-Anglais pour y faire les "commissions". »

« Des "traders" de Matane venaient, parfois, nous vendre de la viande et des légumes frais. Nous avions l'habitude de garder une vache et quelques poules, pour le lait et les oeufs. Les poissons occupaient une bonne part de notre alimentation: saumon
s, harengs, flétans et morues... Certains soirs, nous écoutions les émissions musicales...à la radio...Cependant, pas trop de radio, car il fallait ménager les batteries que l'on rechargeait avec des "moulins à vent", qu'on appelle aujourd'hui éoliennes. » L'Île-aux-Oeufs. Entre la légende et la vérité..., Laval Chouinard, Revue d'histoire de la Côte-Nord, No. 16, Mai 1992, pages 14-15.

La chapelle

« L'habitation du gardien de phare est annexée à la tour dont le premier étage est converti en chapelle car l'île qui n'a une population que d'une famille: celle du gardien, fut érigée en mission en 1874 par Mgr F.-X. Bossé, Préfet Apostolique du Golfe.  Dans cette humble chapelle du phare furent célébrés, depuis la construction  de la maison du gardien, sept mariages. »  Damase Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles.

Une chapelle avait été aménagée au rez-de-chaussée de la tour du phare par le premier gardien, M. Paul Côté. Le gardien de phare, un homme religieux, avait aménagé cette chapelle pour permettre aux  missionnaires et prêtres de passage sur la Côte-Nord de célébrer la messe et autres services religieux pour la familles du gardien. Au rez-de-chaussée de la maison-phare, on retrouvait les pièces de vie, la cuisine, la salle à manger et le salon de la famille du gardien. Au niveau de l'étage, la maison-phare comportait les chambres à coucher pour les membres de la famille du gardien.

« Le premier étage (de la tour)... avait été aménagé en chapelle. Évidemment, c'était une pièce octogonale, passablement grande et qui contenait tout le nécessaire aux offices religieux. L'ameublement consistait en un autel, un tabernacle, une balustrade, un confessionnal et un chemin de croix. De plus un ciboire, un calice, un ostensoir, un encensoir, des burettes, etc., complétaient l'ensemble des vases sacrés. Les vêtements religieux, telles l'étole, la chasuble, l'aube, ainsi que les nappes (et autres décorations de l'autel) étaient conservés dans une armoire à l'intérieur de la chapelle; il n'y avait pas de sacristieÀ partir des années quarante, les cérémonies religieuses se sont faites de plus en plus rares... La chapelle s'est transformée lentement en garde-manger. Les objets religieux ont été cédés aux paroisses de Rivière-Pentecôte et de Baie-Trinité. » Laval Chouinard, L'Île et ses enfants, p. 30

 

En 1874, la chapelle du phare fut érigée en mission par Monseigneur F.-X. Bossé, Préfet apostolique du Golfe Saint-Laurent. À partir de 1903, les Eudistes quittent la France pour poursuivre leur mission religieuse en sol canadien. Dès leur arrivée, une douzaine de père Eudiste furent dépêchés sur la Côte-Nord afin de prendre le relais des pères Oblats. Ces changements entrainent, en 1905, la création d'un vicariat apostolique, sous la tutelle de Mgr Gustave Blanche, dans les humbles villages de l'ensemble de la Côte-Nord. Site internet des Eudistes de la Côte-Nord

En 1921, sur la terrasse de la maison-phare de l’Île-aux-Œufs, une partie de la famille Chouinard-Fraser, Yolande (11 ans), Germaine (13 ans), Élise Fraser (52 ans), Philippe Després (fils adoptif, 8 ans), Elzéar Chouinard (54 ans), Gabrielle (7 ans) et Irène (16 ans).  Photo:  Collection G. Chouinard/ J.M. P. Vincent

Depuis sa création, la chapelle du phare a servi à célébrer la messe lors des visites des pères à l'Île-aux-Oeufs. De plus, comme le mentionne Damase Potvin dans son livre Le Saint-Laurent et ses îles, plusieurs mariages et aussi des baptêmes y furent célébrés également. En 1882, l'abbé A. Côté célèbre le mariage de Joseph Thibault et Élise Boucher.  Par la suite, entre 1915 et 1936, le mariage des six filles du gardien de phare Elzéar Chouinard furent tous célébrés dans la chapelle du phare. Le mariage de de Mary-Élise Chouinard et Wilfrid Jourdain, le 17 août 1915, est célébré par le Père Hulaud, eudiste; alors que les mariages de Julie-Anna Chouinard et Émile Dugas, le 15 juillet 1920; Irène Chouinard et Eugène Jourdain, le 16 août 1926; Yolande Chouinard et Arthur Langlois, le 12 mai 1936; et Gabrielle Chouinard et Jean-Marie Poulin, le 11 août 1936, furent célébrés par le Père Étienne Régnault, eudiste. Un seul décès fut célébré dans la chapelle du phare, celui de la petite-fille d'Elzéar Chouinard, Marguerite-Marie, décédée le 17 octobre 1920, fille de son fils ainé Albini Chouinard et de Émilie Paquet. On y a célébré aussi  le baptême d'un de ses petits-fils, Laval Chouinard, fils d'Émile Chouinard (4e gardien du phare) et de Bernadette Landry.

 


  

Le gardien du phare de l’Île-aux-Œufs, Elzéar Chouinard (65 ans) et son fils Émile (29 ans), accueillent les invités pour la célébration du mariage de Germaine Chouinard et d’Albert Langlois à la chapelle du phare, le 19 juillet 1932.  Photo:  Collection Robert Jourdain

« Plusieurs offices religieux y ont été célébrés par des prêtes de passage et même par un évêque.  Entre autres toutes les filles d'Elzéar ont pris mari dans la chapelle de l'Île. Imaginez toute l'organisation que nécessitaient de telles noces, avec les invités, sur une île abordable uniquement par chaloupe, avec une seule maison, pour recevoir à manger tout ce monde et même les garder à coucher. »  Laval Chouinard, L'Île et ses enfants, p. 30

Mariage d'Irène Chouinard et d'Eugène Jourdain à la chapelle du phare de l'Île-aux-Oeufs

« Le 16 août dernier a été célébré dans la chapelle du phare de l'Isle-aux-Oeufs, le mariage de mademoiselle Irène Chouinard et de M. Eugène Jourdain des Islets Caribou. La bénédiction nuptiale leur fut donnée par le Rév. Père E. Regneault de Rivière-Pentecôte.  La mariée était accompagnée de son père, M. Elzéar Chouinard, tandis que M. Philippe Jourdain, père du marié, lui servait de témoin. Mademoiselle Germaine Chouinard, assistée de M. Luc Jourdain, agissait comme demoiselle d'honneur. Pendant la messe, de jolis chants furent rendus par Mme Albini Chouinard et Mlle Ida Jourdain, Mademoiselle Yvonne Jourdain joua la musique. Immédiatement après la cérémonie, un succulent déjeuner réunis plus de cent convives. Les danses se succédèrent avec entrain jusqu'au moment de partir pour les Islets Caribou, à bord des vaisseaux gracieusement mis à la disposition des mariées et des invités, où en arrivant un somptueux diner fut servi à tout le monde.  La belle gaieté et de bon aloi, la température idéale, le grand nombre d'invités, les magnifiques toilettes, les vaisseaux pavoisés, tout contribua à faire de ce mariage, une fête charmante et inoubliable. »

Jourdain - Chouinard, Le Soleil, Québec, 21 septembre 1926. 

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