LES ÃŽLETS-CARIBOU | Le phare de l'ÃŽle-aux-Oeufs
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 « Le village des Îlets-Caribou a plus de 160 ans d'histoire. Le nom des Îlets-Caribou est

attribuable anciennement à la présence de

Caribous dans les environs. »

«Les Îlets-Caribou, un charmant 
petit 
hameau,

se compose d'un véritable chapelet d'îlots,

dont deux sont un peu étendus. Ces îlots, aujourd'hui dénudés, étaient autrefois, dit-on, ombragés d'arbres, et de nombreux caribous venaient, en été, y chercher

refuge. â€‹Ces îlots sont reliés à la terre ferme par des dunes de sable. Le village est sur le bord du rivage et date de 1845. »

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Texte de Robert Jourdain, qui reprend une partie du texte de M. Ludger Champagne, Baie-Trinité, d'hier à aujourd'hui.

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Né le 8 juin 1867, dans le village des Îlets-Caribou, Elzéar Chouinard, provient d'une des familles pionnières des Îlets-Caribou, la famille Chouinard. Son père, François-Xavier Chouinard, un pêcheur, originaire de Sainte-Anne-de la Pocatière, s'est établi aux Ilets-Caribou entre 1862 et 1864 en raison de l'abondance des ressources de la pêche dans ce secteur. Le 28 juillet 1866, il célèbre son mariage avec Mary Wilson «en leur maison des Îlets-Caribou». Pour ce qui est de Mary Wilson, ses parents adoptifs, Jean-Baptiste McClure et son épouse Mathilde Lévesque, demeuraient aux Îlets-Caribou depuis l'année 1853 selon un rapport des pêcheries de l'époque.

« Le village des Îlets-Caribou est depuis 1939, une desserte de la paroisse de Baie Trinité et civilement le village fait partie de la municipalité de Baie-Trinité. Auparavant, elle était desservie par les missionnaires de Pentecôte. Deux principales familles ont habités et habitent encore les Îlets-Caribou: Les Jourdain et les Chouinard ».

 

L'arrivée de Mary Wilson aux Îlets-Caribou tient pratiquement de la légende. Mary Wilson est de descendance «irlandaise». Selon les registres de baptême découverts récemment, Mary Ethelgine Wilson est née le 5 juillet 1842 à l’Isle Verte et baptisée le 6 juillet 1842 à Trois-Pistoles. Mary Wilson est la fille légitime du mariage de John Wilson, capitaine de Marine, et de Jeanne (Jane) Mercer Guilfoyle, d’origine irlandaise, (veuve de Thomas Mercer), de la paroisse de L'Isle Verte. Selon certaines affirmations relativement à son origine, « elle aurait été rescapée d’un naufrage maritime, alors qu’elle était une jeune enfant, par un nommé McDougall, capitaine de navire, qui l’aurait confiée à la famille de Jean-Baptiste McClure ».

 

Le père de Mary Wilson, John Wilson, était capitaine dans la Marine et, durant la famine en Irlande (1846-1848), il était officier à bord du « Royalist », un navire transportant les immigrants de l’Irlande jusqu’à Québec. Il aurait contracté la dysentrie en 1848 et, par la suite, il est décédé à Grosse-Île (Île de la Quarantaine), le 18 juin 1848, à l'âge de 29 ans. Mary Wilson, agée de 5 ans, aurait alors été confiée, par le capitaine John McDougall, à la famille de Jean-Baptise McClure et son épouse Mathilde Lévesque, de Rivière-Ouelle. Le recensement de 1851-1852 de Rivière-Ouelle indique d'ailleurs que Mary Wilson, agée de 10 ans, habite avec Jean-Baptiste McClure et son épouse. 

 

En 1853, Jean-Baptiste McClure, Mathilde Lévesque et Mary Wilson quittent Rivière-Ouelle pour s’établir au village des Ilets-Caribou sur la Côte-Nord. D’après un rapport de pêcherie, la «famille McClure aurait demeuré aux Îlets-Caribou depuis au moins l’année 1853». Le recensement de 1861, pour le village de Sainte-Anne des Ilets-Caribou, indique que Mary Wilson vit dans la maison de Mathilde Lévesque, sa mère adoptive. Le recensement précise que Mathilde Lévesque a 53 ans et qu'elle est veuve de Jean-Baptiste McClure, décédé le 21 juin 1858, à l'Isle Verte. Le recensement de 1861 indique aussi que Mary Wilson est «née en 1843 et qu'elle a 18 ans». La jeune Mary Wilson épousera François-Xavier Chouinard, en 1866, aux Îlets-Caribou.

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À ce moment, le village des Ilets-Caribou ne compte que trois maisons abritant 3 familles (Lévesque, Desrochers et Volant) . Mathilde Lévesque habite également avec son frère «Joseph Lévesque, pêcheur, 35 ans ». Dix ans plus tard, le recensement du Canada de 1871 précise que la famille Chouinard fait partie de la dizaine de familles qui résident au village de Sainte-Anne des Îlets-Caribou. Leur village compte alors neuf maisons et les familles suivantes: Boucher, Comeau, Labrie, François-Xavier Chouinard et Mary Wilson Chouinard, Charles Jourdain et Marguerite Gagné Jourdain, Napoléon Comeau, James Jourdain et Mary Lévesque Jourdain, et finalement Joseph et Mathilde Lévesque (mère adoptive de Mary Wilson Chouinard).

 

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François-Xavier Chouinard, un pêcheur, a alors 34 ans et son épouse, Mary Wilson 29 ans. Ils vivent dans leur maison avec leur fils Elzéar Chouinard, lequel n'a que 4 ans, sa soeur Anna, 3 ans et son frère Charles, moins d'un an. Leur famille comptera au total dix enfants: Elzéar, 1867; Anna, 1868; Charles; 1870, Elmire, Joseph, Joseph-Hermas, Marie-Cécilia; Rose-Anna, Mathilda et Joseph-Benoît. Lors du recensement de 1901 du village des Îlets-Caribou, Elzéar Chouinard, est alors âgé de 34 ans, il est chef de famille et exerce le métier de "pêcheur". Il sait lire et écrire. Son épouse Élise Fraser Chouinard, née le 4 février 1869 (à l'Île Verte --une descendante de Peter Fraser, le premier Fraser de l'Île Verte), a 32 ans. Le recensement indique qu'elle est d'origine "écossaise", elle sait lire et écrire, et parle anglais. Le recensement indique aussi que la mère d'Elzéar, Mary Wilson Chouinard, née le 6 juillet 1843, habite dans la même maison. D'origine "irlandaise, sachant lire et écrire, et parlant anglais". Elle est veuve depuis cette même année. Toujours d'après le recensement de 1901, plusieurs membres de la famille Chouinard habitent et partagent la maison familiale des Îlets-Caribou, comme cela était coutume dans les familles d'un très grand nombre de villages au Québec. Elzéar Chouinard et Élise Fraser vivent avec leurs trois enfants, Mary (7 ans), Albini (5 ans) et Julianna (2 ans), avec leur grand-mère Mary Wilson (58 ans), leur tante Mathilde (20 ans) et leur oncle Joseph-Benoît (19 ans).  

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À partir du 1er juillet 1911 jusqu'au début mai 1937, Elzéar Chouinard occupe son poste de gardien de phare à l'Île-aux-Oeufs. La famille d'Elzéar et d'Élise Fraser s'est agrandie. L'aînée Mary a 17 ans, Albini 15 ans, Julianna 12 ans, Émile a 7 ans, Irène 5 ans, Germaine 2 ans et Yolande 1 an seulement. Leur grand-mère Mary Wilson a 67 ans et son fils cadet, Joseph-Benoît Chouinard, qui a 29 ans, vit dans la maison familiale des Îlets-Caribou. La famille d'Elzéar et d'Élise doit désormais s'installer dans la maison-phare et s'occuper de fonctionnement du phare de l'Île-aux-Oeufs du début de printemps jusqu'en décembre de chaque année. L'hiver, le gardien de phare Elzéar, son épouse Élise et les enfants retourne sur la côte pour habiter dans leur maison aux Îlets-Caribou. On peut imaginer facilement tout l'effort et le courage que cela demandait aux membres de la famille pour déménager, à chaque année, du village des Îlets-Caribou pour aller s'installer dans la maison-phare, isolée au milieu du fleuve, sur les plus hauts rochers de l'Île-aux-Oeufs, après une traversée du fleuve souvent périlleuse, en raison des forts courantes et des dangereux récifs.  

« Et les déménagements quand il était décidé que nous hivernerions à terre!... Quand, à l'automne, la glace n'était pas encore prise et au printemps, quand elle n'était pas encore partie, nous traversions en cométique, un canot sur le traîneau, et nous, assises dans le canot... Quant à notre vache, nous la traversions en chaloupe. Notre laitière était accoutumée à ce mode de transport et se couchait comme un chien dans le bateau. Un automne, elle... ne voulait pas attendre le départ de la chaloupe. Elle avait traversé à la nage, trois milles dans l'eau glacée de fin d'octobre! » raconte Mary Chouinard Jourdain dans Le Saint-Laurent et ses îles de Damase Potvin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lorsque le phare de l'Île-aux-Oeufs n'était pas en opération, durant l'hiver notamment, de décembre au premier avril, toute la famille du gardien de phare se déplaçait de la maison-phare de l'Île-aux-Oeufs pour aller passer l'hiver dans leur maison familiale située aux Îlets-Caribou, à environ 15 km (9 miles) de distance de l'île. « Du début d'avril jusque vers la mi-décembre, la lumière du phare devait briller depuis le coucher du soleil jusqu'à son lever. Le gardien attendait l'autorisation officielle de la garde côtière pour éteindre le phare et fermer la résidence pour la période de l'hiver. Au jour arrêté par le gouvernement, un télégramme était envoyé à un poste sur la terre ferme, d'où on le transmettait ensuite au gardien de phare au moyen d'un feu qu'on allumait sur la grève. »
 

« À ce moment, le gardien, qui surveillait déjà la grève depuis quelques jours, mettait tout en ordre en fermant les lieux pour l'hiver, puis il s'aventurait sur l'eau, souvent à travers les glaces, tout heureux que lui et sa famille se joignent à leurs parents et amis pour célébrer la Noël et passer quelques mois de vie communautaire sur la terre ferme. » Pomerleau, Jeanne, Gens de métiers et d'aventures.​

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Portrait Juliette Jourdain.JPG
Approvisionnement aux Ilets-Caribou -- Juliette Jourdain.JPG
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